EBEP : Troubles du spectre autistique (TSA)

Les difficultés en général

• Socialisation :
  Comprend mal le langage non verbal, se fait difficilement des amis, a du mal à fixer son interlocuteur dans les yeux (par défaut de transmodalité : ne peut pas faire deux choses à la fois : regarder et écouter), ne comprend pas bien le 2nd degré. Ne supporte pas l’injustice.
• Langage et communication :
  Utilise le langage atypique, a une expression écrite généralement meilleure que expression orale, peut parler seul, peut être perturbé et rester bloqué par une phrase ou un mot incorrect, écholalie fréquente.
• Motricité :
  Peut être maladroit, avoir des troubles de l’équilibre, une démarche étrange, une hyper ou hypo laxité, des difficultés à inventer, à se repérer dans l’espace et/ou le temps, et de graphie.
• Intérêts particuliers et routines :
  Peut présenter un très fort intérêt pour un ou quelques sujets précis, est à l’aise dans un fonctionnement routinier, peut souffrir d’une intolérance profonde au changement.
• Sensorialité :
  Hyperacousie (perception de très nombreux sons, en permanence). Peut être hyper et/ou hypo sensible à la douleur, à la chaleur. Peut être très réticent au contact physique, mais peut le rechercher de façon maladroite.

Métaphore de l’iceberg : on a accès aux difficultés « de surface » de l’élève autiste. Il y en a bien d’autres qu’il doit gérer en permanence. Peut par conséquent être très fatigable.

Les adaptations en général

Dans tous les cas, l’important sera de connaitre et reconnaitre son fonctionnement propre : à la fois l’élève lui-même, sa famille, puis l’équipe éducative.

• Le rassurer :
  Comprendre qu’il peut être très anxieux, le valoriser. Sa peur de l’échec peut l’amener à ne pas s’engager du tout dans l’activité. Lui montrer que l’on croit en lui, faire visualiser sa progression.
• Etablir un dialogue :
  A privilégier en relation duelle (pas devant les autres, ni « à part », car il veut avant tout être comme les autres : dans un temps calme et sans regard direct (ex : trajet)
• Cadrer, organiser :
  Mettre en place des routines, des règles fermes et bienveillantes : faire ce qu’on a annoncé, ou expliquer pourquoi il y a un changement.
• S’adapter :
  Autoriser un fonctionnement particulier s’il est d’accord (un temps de repos, un travail à 2 au lieu d’un grand groupe…)
• Expliciter les consignes :
  Etre précis dans les termes employés, reformuler… Lui expliquer ce qu’on attend de lui, ce qui est adapté ou non. Ne pas formuler les consignes de façon négative :
  privilégier « tu dois être attentif » à « tu ne dois pas t’agiter » car l’élève restera centré sur « t’agiter ».

Les difficultés en EPS

La dyspraxie étant souvent associée au TSA, toutes les indications données pour ce trouble pourront être valables ici, ainsi que celles sur les troubles de l’attention (même si pas d’hyperactivité).

Les particularités des TSA sur le plan moteur :

• Maladresse, Troubles de l’équilibre, démarche étrange, relativement raide et mécanique, ou sur la pointe des pieds, sautillante, en déséquilibre.
• Déficit de créativité, difficultés à inventer
• Mauvaise perception de l’espace et / ou du temps.

Les adaptations en EPS

Sur le plan moteur :

• décomposer les gestes en gestes simples puis les complexifier, verbalisation des étapes pour décrire un geste. L’utilisation de la vidéo sera très utile car il peut avoir une très mauvaise perception de ce qu’il réalise.
• donner du temps à l’élève
• ne demander qu’une tâche à la fois
• L’aider au repérage (espace et temps) : par exemple, l’autoriser à utiliser un timer (plus parlant pour lui qu’un chrono).
• Peut présenter une hyper laxité de certaines articulations et une raideur d’autres. Attention, certains peuvent faire des luxations spontanées.

Les particularités des TSA sur le plan social :

• Maladresse, Troubles de l’équilibre, démarche étrange, relativement raide et mécanique, ou sur la pointe des pieds, sautillante, en déséquilibre.
• Déficit de créativité, difficultés à inventer
• Mauvaise perception de l’espace et / ou du temps.

Sur le plan social :

• Dans une situation d’incompréhension, lui expliquer le fonctionnement des autres et expliquer aux autres son fonctionnement. Lui souffler le comportement socialement correct (ex : on peut dire à un camarade : « tu m’agaces, j’en ai assez, je vais voir le prof »)
• Favoriser les exercices par 2. En grand groupe, laisser l’élève avec un camarade avec qui il est en confiance et qu’il pourra suivre. Clarifier les rôles à tenir dans un groupe.
• La compétition pose souvent problème (car manque de sens) : organiser les activités en limitant cette donnée. Accompagner : victoire ou défaite font partie de l’apprentissage. Il est normal d’être content ou déçu, mais c’est différent de « fâché ». (Possibilité d’utiliser une échelle des émotions).
• L’autoriser ou l’amener à faire des pauses quand la surcharge se fait sentir (car il peut ne pas s’en rendre compte).
• Lui laisser plus de temps pour se changer, l’autoriser à être déjà en tenue ou lui proposer un vestiaire à part si c’est possible.
• Essayer d’identifier le déclencheur de crise. Ne pas vouloir le calmer à tout prix, mais l’amener à un comportement acceptable. L’amener à identifier la question, le problème, et le replacer dans le contexte.
  Le remettre dans la tâche suivante si la tâche initiale provoque une contrariété

Les particularités des TSA sur le plan sensoriel :

• Souvent hyperacousique, entend des bruits, sons qu’il est seul à percevoir, intolérants à certains sons (ressentis comme des agressions), lumières, odeurs.
• Peut avoir des difficultés avec l’alimentation (textures non tolérées…), troubles digestifs fréquents, maux de tête… ET / OU un contact difficile avec une matière (mettre un maillot en sport collectif…)
  Sensible aux détails, mais a du mal à percevoir l’ensemble de la situation, d’une tâche.
• Peut être hyper et/ou hyposensible à la douleur, à la chaleur…
• Peut être très réticent au contact physique : a besoin d’être prévenu, d’accepter le contact, peut réagir violemment aux contacts trop soudains. Peut rechercher le contact avec les autres de façon maladroite ou inappropriée

Une énergie importante est souvent dépensée par les élèves autistes pour s’adapter et imiter le fonctionnement des autres élèves. (Qui peut aller aussi vers l’imitation de comportements déviants).

Sur le plan sensoriel :

• Le prévenir face aux sons : les coups de sifflets, la sonnerie. (Permettre un temps ou un espace de décompression).
• Etre vigilant quant à la dépense physique pour les élèves ayant des troubles alimentaires (certains élèves ne mangent rien à la cantine, donc être vigilant dans l’après-midi).
• L’aider à percevoir la globalité d’une situation : lui montrer l’attendu final (avec une démonstration ou en vidéo), mais en séquençant les étapes.
• Etre vigilant à l’hypo / hypersensibilité à la douleur : il peut avoir très mal pour une bousculade et ne pas ressentir une fracture. En avoir conscience et rester vigilant face à tout incident

Les besoins

• être rassuré
• être accompagné et guidé dans ses choix
• Suivre des routines de fonctionnement

Les adaptations envisageables

• Tutorat en dyade dissymétrique d’un élève « apprécié », maitrisant déjà la compétence.
• Baliser la mise en activité par un jeu rituel/repère

Les besoins

• être en réussite
• être rassuré et valorisé
• travail au calme et à l’écart du regard

Les adaptations envisageables

• alléger la charge cognitive en proposant une table d’appui avec des aides à disposition
• projet de travail individualisé